Jamais depuis trois ans, le niveau de l’indicateur d’optimisme du baromètre n’a été aussi peu élevé. Face à l’incertitude politique et économique et aux craintes d’un retour de l’inflation, les dirigeants considèrent négativement le contexte actuel et estiment que la hausse de prix pourrait menacer la viabilité de leur entreprise. Logiquement, dans le climat de déception voire de défiance générale à l’endroit du personnel politique, les chefs d’entreprise regrettent de ne pas être assez consultés par les décideurs politiques. Interrogés sur l’enjeu majeur que représente, pour l’économie française, la transmission d’entreprise (370 000 cessions potentielles dans les cinq prochaines années), les dirigeants anticipant leur propre transmission d’entreprise sont minoritaires.
Les indicateurs baromètriques
L’indicateur d’optimisme rechute
65 points (- 3 points) pour l’indicateur d’optimisme
Après une baisse de cinq points le mois précédent, le niveau d’optimisme recule encore de trois points en novembre.
Les entreprises particulièrement peu satisfaites de la situation actuelle
49% C’était mieux hier (+ 3 points)
27% C’est très bien en ce moment (- 6 points)
23% Ça sera mieux demain (+ 2 points)
Entre celles, en plus grand nombre, qui considèrent que « c’était mieux hier » et celles nettement moins nombreuses satisfaites de la situation actuelle, l’état d’esprit des entrepreneurs est pour le moins négatif. Le pourcentage des dirigeants estimant que « c’est très bien en ce moment » est au plus bas depuis trois ans (égalant le niveau du début d’année).
La confiance dans l’avenir de l’économie mondiale s’affaiblit
La confiance dans les perspectives de l’économie française progresse légèrement mais reste basse, reflétant les perspectives économiques de l’INSEE pour 2025 (0.8 % en fin d’année). Plus inquiétante, l’opinion des chefs d’entreprise sur la croissance mondiale traduit les incertitudes actuelles sur le commerce international (notamment l’impact des droits de douane).
Niveau de confiance dans les douze prochains mois :
61% leur entreprise (+ 1 point)
12% l’économie française (+ 2 points)
18% l’économie mondiale (- 3 points)
Les intentions en matière d’effectifs dans les 12 prochains mois
11% Augmenter le nombre de salariés (- 1 point)
79% Maintenir le nombre de salariés stable (=)
10% Réduire le nombre de salariés (+ 1 point)
L’inflation pourrait menacer la viabilité des entreprises
Comme au mois d’octobre, les craintes liées à l’inflation se manifestent à nouveau. Huit chefs d’entreprise sur dix surveillent l’évolution de l’inflation et son impact sur leurs charges (en légère progression).
Mais surtout, une majorité d’entrepreneurs qui progresse encore de six points au mois de novembre après une hausse du même niveau un mois plus tôt, redoute que l’inflation puisse affecter la viabilité de leur entreprise (+ 12 points depuis septembre).
Les plus petites entreprises – jusqu’à deux salariés – sont les plus inquiètes : 62 % des dirigeants de 1 à 2 salariés (+ 5 points par rapport à octobre) estiment que l’inflation menace la viabilité de leur entreprise contre 56 % (+ 8 points/octobre) dans les structures de 3 à 49 salariés et 43 % dans celles de 50 salariés ou plus (+ 14 points).
Les petites entreprises sont aussi celles qui craignent le plus une éventuelle baisse de rémunération (47 %) contre seulement 11 % des plus grandes entreprises.
À noter : la crainte de retards ou de défaut de paiement progresse globalement et spécifiquement parmi les industriels.
83% + 1 point sont plus attentifs que d’habitude à leurs charges
58% + 6 points craignent pour la viabilité de leur entreprise
39% – 2 points n’écartent pas une baisse de leur rémunération
38% + 4 points rencontrent des difficultés pour être payés à temps par leurs clients
18% + 3 points font face à des demandes d’avances sur salaires de leurs collaborateurs
Des chefs d’entreprise qui aimeraient être plus consultés par les responsables politiques au sujet des politiques économiques
Ce sont principalement les dirigeants des plus petites entreprises qui sont les plus déçus :
91% des dirigeants d’entreprise de 1 à 2 salariés regrettent de ne pas être écoutés par les élus nationaux contre 83% pour l’ensemble des chefs d’entreprise
74% des dirigeants d’entreprise de 1 à 2 salariés jugent que la consultation sur les questions économiques par les décideurs politiques locaux est insuffisante, contre 67 % des entreprises de 3 à 49 salariés et 57% des plus grandes structures.
La transmission d’entreprise, un enjeu jugé majeur
72% des dirigeants estiment que la transmission devrait faire partie intégrante de la stratégie d’entreprise
Mais un sujet majoritairement pas encore pris en compte dans les décisions stratégiques des dirigeants
Plus la taille de l’entreprise augmente, plus la question de la transmission est prise en compte dans les décisions stratégiques du dirigeant. 28% des petites entreprises (deux salariés maximum) contre 38% des 3 à 49 salariés et 41% des plus de 50 salariés.
La transmission, une perspective à l’horizon de trois ans ou davantage
La majorité de ceux qui envisagent une transmission (67%) n’envisagent pas de le faire avant trois, voire davantage. Les dirigeants d’entreprises de service sont ceux qui retardent le plus la perspective (51% dans plus de cinq ans contre 43% pour l’ensemble des chefs d’entreprise).
Les dispositifs d’accompagnement à la transmission plutôt bien notés
La note moyenne attribuée par les chefs d’entreprise aux dispositifs prévus pour faciliter la cession et reprise d’entreprise est de 6,8 sur 10. Plus la taille de l’entreprise augmente, plus la notation progresse : 6,7 pour les entreprises de 1 à 2 salariés, 7 pour les 3 à 49 salariés et 7,4 pour les plus de 50 salariés.


