L’optimisme des dirigeants baisse de 9 points par rapport au mois de juin et leur confiance dans les perspectives des économies mondiale et française et dans l’avenir même de leur propre entreprise, est aussi en recul. Entre recherche d’économies par le Gouvernement et surtaxation douanière voulue par les États-Unis, le moral des chefs d’entreprise est touché. Conséquences du contexte actuel et des incertitudes géopolitiques, ils craignent une hausse de la fiscalité des entreprises et privilégient la réorientation de leur activité vers le marché français.
Le baromètre des chefs d’entreprise
L’optimisme en recul
68 points (- 9 points) pour l’indicateur d’optimisme
Alors que l’indicateur mesurant le moral des dirigeants avait progressé de 12 points entre avril et juin, il chute de 9 points au mois d’août. Cette dégradation de l’optimisme s’explique par les annonces du Gouvernement à la mi-juillet (plan de 40 milliards d’euros d’économies budgétaires) et par la conclusion de l’accord douanier Europe/États-Unis actant un renchérissement de 15 % des exportations continentales.
Les dirigeants d’entreprise, nostalgiques du passé ?
Les dirigeants des plus petites structures (moins de deux salariés) sont les moins optimistes et les plus nombreux à considérer que « c’était mieux hier » et ce, à l’inverse de leurs homologues à la tête d’entreprises de 50 salariés et plus.
Il est à noter que le secteur des services enregistre la plus forte progression du nombre d’entrepreneurs regardant avec regret vers le passé avec un bond de 12 points (47 % en août contre 35 % en juin).
Une confiance affaiblie dans les économies française et mondiale.
La confiance dans l’économie française est à son plus bas niveau depuis le mois de décembre 2024 (au moment de la censure du Gouvernement Barnier). La baisse de confiance est généralisée.
Toutes les catégories d’entreprise sont touchées :
– 5 points pour les plus petites (deux salariés ou moins),
– 6 points pour les entreprises de 3 à 49 salariés
et – 7 points pour les plus de 50 salariés.
Seule la confiance dans leur entreprise reste à un taux élevé malgré un légère baisse constatée.
Les intentions en matière d’effectifs dans les 12 prochains mois
14% Augmenter le nombre de salariés (=)
76% Maintenir le nombre de salariés stable (- 2 points)
10% Réduire le nombre de salariés (+ 2 points)
Inflation : les charges, sujet de préoccupation n°1 pour les dirigeants
84% + 3 points sont plus attentifs que d’habitude à leurs charges
52% + 4 points craignent pour la viabilité de leur entreprise
39% + 3 points n’écartent pas une baisse de leur rémunération
34% + 2 points rencontrent des difficultés pour être payés à temps par leurs clients
18% + 4 points font face à des demandes d’avances sur salaires de leurs collaborateurs
Confrontées à un environnement international incertain, les entreprises françaises veulent se rassurer en se tournant vers le marché intérieur.
Les industriels et les commerçants sont les entrepreneurs qui privilégient le plus une réorientation de leur activité sur le territoire français et européen. Trois quarts des entreprises de 3 à 49 salariés sont partisanes de recentrer leur activité sur le marché national. Logiquement, dans 41 % des cas, ce sont les plus grandes entreprises (+ de 50 salariés) qui privilégient une ouverture plus grande aux marchés des autres pays européens. Tout aussi logiquement, les entreprises du secteur du commerce sont, pour chacun des items, les plus mobilisées pour réagir aux évolutions et menaces du contexte géopolitique.
Face aux mesures gouvernementales de réduction de la dette publique, les entreprises se préparent :
47% sont prêtes à faire face à une diminution des aides publiques aux entreprises
29% s’attendent à une diminution des dispositifs de soutien à la consommation
23% anticipent une hausse du niveau des prélèvements sur leur activité
Plus la taille des entreprises augmente, moins elles sont préparées à une baisse des aides publiques : 51 % des moins de 2 salariés, 42 % des structures de 3 à 49 salariés et 36 % des plus de 50 salariés.
61 % des entreprises interrogées se déclarent prêtes à intégrer dans leur fonctionnement la possible suppression des deux jours fériés annoncée par le 1er Ministre pendant l’été.
38% entreprises non préparées à la possible suppression des deux jours fériés
Le vieillissement de la population : un sujet passé sous les radars
Face au vieillissement de la population
22% des entreprises ont adapté leur stratégie
77% des entreprises n’ont pas anticipé
92 % des entreprises n’ont pas encore mis en place de mesures spécifiques pour faciliter le recrutement des seniors
Les entreprises de plus grande taille (50 salariés et plus) sont celles qui sont les moins préparées au vieillissement de la population (32 % n’ont pas encore adapté leur stratégie) et qui ont le moins mis en place d’actions de recrutement dédiées aux seniors (20 % n’ont pas pris de mesures pour l’embauche de collaborateurs expérimentés).
L’intelligence artificielle dans les entreprises : sûrement mais doucement
Familiarité avec l’outil par catégorie 35% des chefs d’entreprise
34% de la Direction générale
27% des salariés
Le recours à l’intelligence artificielle des chefs d’entreprise et de leur Direction générale croit avec la taille des structures. 27 % des dirigeants de TPE (- de 2 salariés), 41 % des chefs d’entreprise de 3 à 49 salariés et 50% dans les structures de plus de 50 salariés, se déclarent familiers avec l’IA.
La formation généralisée à l’IA n’est pas une priorité
90% des dirigeants ne prévoient pas de plan de formation à l’IA pour leurs salariés
9% des dirigeants ont acté un plan de formation « IA »