Le moral des chefs d’entreprise est en hausse surfant sur la ferveur des Jeux Olympiques. Pour autant, les dirigeants ne perdent pas de vue les inquiétudes générées par l’incertitude politique actuelle. La composition de la nouvelle Assemblée nationale comme les difficultés à constituer un nouveau gouvernement les incitent à la prudence.

Les Jeux Olympiques ont un effet limité sur l’état d’esprit des dirigeants

Dans un été marqué par le succès des Jeux Olympiques de Paris, le rétablissement progressif du moral des chefs d’entreprise se poursuit. L’indicateur de l’optimisme s’établit à 86 points, soit 2 de plus qu’en juillet.

La confiance dans la conjoncture économique demeure faible. Malgré une hausse de 2 points depuis juillet, seul 1 dirigeant sur 4 se dit serein pour les perspectives de l’économie française pour les 12 prochains mois (24%) ou pour celles de l’économie mondiale (26%, -3 points). Comme toujours, la confiance des dirigeants est bien plus forte concernant les perspectives de leur propre entreprise (68%, +1 point).

  • La confiance dans les perspectives de l’économie française augmente davantage parmi les chefs d’entreprises comptant 50 salariés ou plus : +7 points depuis juillet (38%) contre +2 points dans les entreprises de 3 à 49 salariés (27%) et un score stable dans les entreprises de 1 ou 2 salariés (20%).

La crise politique incite les chefs d’entreprise à prendre des précautions

Les élections législatives anticipées ont abouti à une tripartition très forte de l’Assemblée nationale, rendant difficile d’envisager la constitution d’une coalition de gouvernement stable. Une majorité des chefs d’entreprise estime que cette situation aura des conséquences négatives pour l’attractivité économique de la France (58%, dont 17% très négatives). Les effets des difficultés à constituer un nouveau gouvernement sont encore plus redoutées : 70% des dirigeants craignent un impact négatif durable sur la situation économique du pays.

  • Les chefs d’entreprise les plus inquiets sont ceux des secteurs de la construction et du commerce : 74% estiment que les difficultés à constituer un nouveau gouvernement auront un impact négatif sur l’économie (contre 67% dans le secteur des services et 65% dans le secteur de l’industrie).

En ce qui concerne précisément leur entreprise, les dirigeants sont davantage partagés entre la crainte que la composition de l’Assemblée ait des conséquences négatives (42%, dont 11% des conséquences très négatives) et le sentiment que la situation de leur organisation ne sera pas impactée (49%). Pour autant, 61% des chefs d’entreprise indiquent que les difficultés à constituer un nouveau gouvernement les incitent à se montrer plus prudents dans leurs décisions. D’ailleurs, les intentions des chefs d’entreprise pour leurs effectifs s’en ressentent. 10% des dirigeants ont l’intention de réduire le nombre de leurs salariés (+3 points en deux mois), soit un niveau jamais atteint sur les 30 derniers mois.

  • Deux tiers des chefs d’entreprises comptant 1 ou 2 salariés déclarent que la situation politique les incite à la prudence (65%), contre 56% des dirigeants ayant 3 à 49 salariés et moins de la moitié des chefs d’entreprises plus grandes (46%).
  • Les chefs d’entreprises comptant 3 à 49 salariés sont les plus nombreux à faire part de leur intention de réduire le nombre de leurs salariés (13%, contre 8% de ceux ayant 1 ou 2 salariés et 6% de ceux ayant 50 salariés ou plus).

Créer un climat de confiance avec ses équipes est la mission première des dirigeants

Interrogés sur les qualités principales d’un chef d’entreprise, ces derniers placent la disponibilité pour ses équipes en première position (68%). Selon les dirigeants, cela correspond d’ailleurs aux attentes des salariés. De la part de leur patron, les équipes souhaitent avant tout rencontrer de la bienveillance (56%) et de l’écoute (51%). Seuls 12% des chefs d’entreprise considèrent qu’être autoritaire est le trait de caractère d’un bon dirigeant. Cité par 44% des chefs d’entreprise, être un expert dans son secteur apparait comme la deuxième qualité la plus importante pour un dirigeant.

  • Logiquement, la disponibilité pour ses équipes prend d’autant plus d’importance que les effectifs sont importants : 61% dans les entreprises de 1 ou 2 salariés, 74% dans celles de 3 à 49 salariés et 76% dans les entreprises plus grandes.
  • L’importance de l’expertise du chef d’entreprise est relativement homogène entre les secteurs d’activité : de 40% dans les entreprises industrielles à 48% dans les entreprises de services.

Les déclarations des dirigeants sur l’apport des entreprises pour leur territoire témoignent d’impact très divers. Près de 1 sur 2 cite le maintien ou le développement de commerces de proximité (46%), ce qui en fait l’impact le plus fréquent. Un tiers des dirigeants évoquent ensuite la création d’emploi (33%) ou la création de lien social (31%).

  • Les chefs d’entreprises comptant 1 ou 2 salariés mettent davantage en avant leur apport en termes de maintien ou développement de commerces de proximité (56%), tandis que la création d’emplois occupe une place prépondérante dans l’apport des entreprises de 50 salariés ou plus (82%).

En conclusion, cette étude révèle plusieurs grands enseignements

Les chefs d’entreprise se montrent hésitants sur les conséquences de la crise politique actuelle, une majorité s’attendant à des effets négatifs pour l’économie en général, mais beaucoup considérant que leur entreprise ne sera pas impactée. Dans cette situation cependant, la plupart des dirigeants déclare adopter une posture prudente, certains prévoyant réduire leurs effectifs

Les qualités relationnelles sont présentées comme les plus importantes pour gérer une entreprise selon les dirigeants. Être disponible pour ses équipes et offrir à ses salariés l’occasion d’avoir des échanges apaisés est leur priorité.

Les dirigeants pointent l’importance des entreprises pour garantir un cadre de vie dynamique aux habitants des territoires, leur offrant services et emplois mais également la possibilité de nouer des liens humains.